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Mal des montagnes : diagnostic et traitement

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Mal des montagnes : diagnostic et traitement | Hardloop Magazine
@giacbrd

Le mal aigu des montagnes (MAM) est une pathologie qui survient lorsque vous vous trouvez en haute altitude et peut affecter considérablement votre corps. Ce syndrome peut toucher tous les sportifs au beau milieu d’un trek en haute altitude, d’un trail ou d’une ascension en alpinisme. Il ne doit pas être pris à la légère car il peut mettre en danger votre santé. 

Vous vous demandez ce qu’est le mal aigu des montagnes et comment y remédier ? Nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur ce mal méconnu qui peut pourtant mettre fin à vos plus beaux projets…

 

Le mal aigu des montagnes (MAM) : qu’est ce que c’est ?

Peut-être avez-vous entendu parler du “mal aigu des montagnes”, au cours d’une discussion sur les treks et les plus belles ascensions du monde ? Peut-être rêviez-vous alors d’emprunter un chemin qui mène au K2, au Pakistan, pour découvrir l'ambiance chaotique si caractéristique des routes himalayennes, de parcourir la route du Haut Atlas marocain pour jouir d’une vue imprenable sur les champs de pierres ocres situés en contrebas ou encore de faire le Tour des Annapurnas, au Népal, pour admirer les paysages variés, marqués par la culture tibétaine ?

Ces ascensions ou ces treks sont, certes d’une beauté vertigineuse, mais exigent, vous vous en doutez, une bonne condition physique. Difficiles, longs, escarpés, ces itinéraires se situent très souvent au dessus des 3 000 mètres d’altitude, autant vous dire qu’il vous faudra un bon souffle et tenir le rythme !

En haute altitude, lorsque vous commencez à atteindre 3 000, 4 000 mètres d’altitude, la quantité d’oxygène se fait moindre et pourtant il faut fournir la même énergie physique et continuer à gravir le dénivelé ! Votre souffle se fait court, vos muscles ressentent le manque d’oxygène, votre tête commence à tourner… : le mal aigu des montagnes (MAM) s’est installé.

Quel phénomène naturel exactement provoque le mal des montagnes ? Lorsque vous prenez de l'altitude, la pression atmosphérique diminue. Or lorsque la pression diminue, les molécules d'oxygène contenues dans un même volume d'air sont en moindre quantité. Votre organisme captera donc moins de moins en moins d'oxygène (hypoxie) à mesure que vous grimpez et réagira immédiatement pour pallier ces effets. Votre respiration s'accélérera inconsciemment (d'où cette sensation d'essoufflement) car vos poumons réclameront l'oxygène dont ils ont besoin. Votre rythme cardiaque va également redoubler, augmentant le débit sanguin pour apporter l'oxygène nécessaire à vos organes. 

Le mal aigu des montagnes (MAM) survient donc lorsqu’une personne effectue une montée trop rapide en altitude, sans avoir pris le temps de “s’acclimater”, c’est-à-dire, d'habituer ses muscles et son corps à cette privation d’oxygène constante et au changement de pression. 

Qui peut être touché par le mal aigu des montagnes ? Et bien, tout le monde, sans exception ! Même avec une condition physique du tonnerre et une santé de fer, vous risquez d’être touché par le mal aigu des montagnes. Ce syndrome n’épargne personne, que vous soyez un sportif aguerri, habitué aux longues randonnées en altitude, ou un sportif occasionnel, tentant une première expérience en alpinisme.

Bien entendu, le mal aigu des montagnes évolue en fonction de l’altitude à laquelle vous vous trouvez. Plus vous montez haut en altitude, plus les risques d’être touché par le mal des montagnes sont élevés. 

Au-delà des 4 000 mètres d'altitude, près de 50 % des personnes sont touchées par cette pathologie. Néanmoins, certaines personnes peuvent ressentir les effets de l’altitude dès 2 500 mètres.

Maintenant que vous en savez plus le mal aigu des montagnes, comment diagnostiquer cette pathologie ?

@tcleary12

 

Le mal aigu des montagnes  : symptômes

Plusieurs symptômes peuvent survenir lorsqu’une personne est touchée par le mal aigu des montagnes dont, entre autres :

  • Sensation de faiblesse, de fatigue
  • Troubles importants du sommeil
  • Maux de tête
  • Perte d’appétit
  • Nausées
  • Fréquente irritabilité
  • Souffle court
  • Vertiges

Certaines complications peuvent parfois être observées, notamment si les premiers symptômes ne sont pas pris au sérieux ou si la personne est montée trop rapidement. Les risques potentiels sont alors plus graves :

L’oedème pulmonaire (appelé aussi OPHA) :

L’oedème pulmonaire est une des complications assez graves qui peut être observées lorsque les premiers signes de faiblesse n’ont pas été pris au sérieux. Accélération du rythme cardiaque, lèvres bleues, toux, râles, voire même insuffisance respiratoire sont autant de signes à ne pas sous-estimer lorsque vous vous trouvez en haute altitude. Si vous détectez l’un de ces symptômes, ne paniquez surtout pas ! Il vous faudra stopper votre montée et descendre immédiatement mais lentement à une altitude plus basse sans précipitation.  

L’oedème pulmonaire est assez sournois et il faut toujours veiller à écouter son corps pour détecter les symptômes au plus tôt. Il peut survenir quelques jours après l’arrivée en altitude et généralement en fin de nuit. Nous vous recommandons donc chaudement de ne jamais dormir seul en haute altitude.

L’oedème cérébral (appelé aussi OCHA) :

Autre complication grave qui peut survenir en haute altitude : l’oedème cérébral. Les symptômes sont plus graves que ceux de l’oedème pulmonaire et se caractérisent par des maux de tête intenses, des troubles de la vue et des vomissements. Là encore la prudence est de mise, il vaut mieux vous arrêter plutôt que de continuer et ainsi éviter les prises de risques inutiles. Redescendez donc à une altitude plus basse au plus vite si vous ressentez l’un des symptômes mentionnés.

Vous l’aurez compris, le mal aigu des montagnes (MAM) n’est donc pas à prendre à la légère. Au-delà des 5 000 mètres d’altitude, redoublez de prudence, car les risques sont très élevés. Prenez donc toutes les précautions nécessaires avant de partir en altitude ! Veillez à vos coéquipiers, ne surestimez pas vos capacités et écoutez votre corps. Il vaut mieux mettre fin à son projet d’ascension ou de trek mais rester en vie sans séquelles.

@jefwillemyns

 

Comment aider les victimes du mal des montagnes ?

Plusieurs paramètres peuvent permettent d'aider les victimes touchées par le mal aigu des montagnes.

Assurez-vous tout d’abord, avant de grimper en altitude, que vous et votre groupe connaissez les symptômes du mal aigu des montagnes. Une fois le mal repéré, il sera plus simple de prendre les bonnes précautions.

Si vous sentez que les symptômes sont légers, il est possible de prendre un gramme d'aspirine ou de paracétamol. Ces premiers symptômes s'estompent ? Génial, vous pouvez continuer votre montée en douceur !

Dans le cas où les symptômes persistent malgré la prise de médicaments, il est préférable de vous arrêter jusqu'à ce qu'ils diminuent, pour votre sécurité.

À l’inverse, si les symptômes s'aggravent et que vous constatez, par exemple, les signes avant-coureurs d’un oedème pulmonaire ou d’un œdème cérébral, nous vous conseillons de redescendre immédiatement (mais lentement) à une altitude plus basse, afin de ne pas prendre de risques. Suivant les cas, il peut être nécessaire d’appeler les secours. Les numéros d’appel d’urgence de secours (SAMU) sont, en France, le 112, en Italie, le 118 et en Suisse le 144. Les secours pourront alors, si c’est nécessaire, redescendre la victime en hélicoptère.

Le mal aigu des montagnes peut être sévère et engendrer rapidement des séquelles sur votre corps. La meilleure solution, si une personne est gravement atteinte, est de placer celle-ci une heure au moins dans un caisson hyperbare. Ce caisson, souvent gonflable, permet d’augmenter la pression, d’oxygéner les tissus et peut sauver la vie des personnes qui font un oedème cérébral. Les symptômes régressent chez les personnes qui sont dans le caisson, mais attention, la sensation de bien-être n’est que passagère. Il faut que la victime redescende malgré la réduction de ses symptômes, dès sa sortie.

Vous savez désormais quoi faire si vous vous trouvez dans une telle situation. Pour éviter d’en arriver là, il existe quelques bonnes pratiques pour prévenir le mal aigu des montagnes. On vous explique !

@danprice_

 

Prévenir le mal aigu des montagnes

Les bonnes conduites à adopter

Plusieurs bonnes pratiques peuvent vous aider à éviter le mal aigu des montagnes. Pour le détecter d’abord, il faut impérativement être attentif aux autres si vous décidez de partir en groupe. Mais pour l’éviter au maximum, comment faire ?

  • S’hydrater. Une bonne hydratation est primordiale en phase d’acclimatation !
  • Ne cachez jamais vos symptômes en espérant qu’ils disparaissent.
  • Renoncez ou adaptez votre programme quand c’est nécessaire.  
  • Evitez l’alcool et les somnifères qui peuvent favoriser la venue du mal aigu des montagnes.

Si vous suivez ces quelques conseils, nous ne pouvons vous garantir que vous ne serez pas touché par le mal aigu des montagnes, mais vous réduirez considérablement les risques d’en avoir un.

La clé de la réussite, en haute altitude, est l’acclimatation. Commencer par une ascension à plus de 4 000 mètres en deux jours, sans pratiquer régulièrement l’alpinisme ou la randonnée en haute altitude, est le gage presque assuré d’être touché par cette pathologie. Or, n’oubliez pas, en alpinisme, si une personne de votre cordée n’est plus apte à monter, toute la cordée doit redescendre. Il est donc préférable d’optimiser ses chances de réussite en s'acclimatant quelques jours auparavant à plus basse altitude. Nous vous conseillons donc vivement de réaliser des stages d’alpinisme ou d’allonger votre projet d’une ou deux journées pour vivre pleinement votre aventure et limiter les risques.

@cadiach

 

L’importance de s’acclimater en montagne 

Une seule règle à suivre : le plus important est de ne pas monter trop vite trop haut. Avant de gravir un sommet de 4 000 mètres, il est donc préférable, pour votre corps, votre souffle, vos muscles, de réaliser quelques autres ascensions plus “faciles”, sur des sommets environnants. Habituez progressivement votre corps à fournir des efforts, avec moins d’oxygène, aux alentours de 3 000/3 500 mètres d’altitude. Gardez l’ascension finale pour les derniers jours, lorsque votre corps est prêt !

Avant de se lancer comme premier défi l’ascension du Mont-Blanc, l’ascension de l’Everest ou du Kilimandjaro, prenez le temps de réaliser un stage d’alpinisme en France. Notre beau pays regorge de massif et de sommets vertigineux qui seront parfaits pour une première expérience en alpinisme !

 

Pour éviter le mal aigu des montagnes (MAM) du mieux possible, nous vous conseillons donc de monter lentement et de passer du temps en altitude pour une acclimatation vraiment réussie. La montagne vous apparaîtra alors comme un vaste terrain de jeu !

Vous avez des questions au sujet de ce mal méconnu ou vous souhaitez réagir à cet article ? N'hésitez pas à nous contacter via notre Centre d'aide !

Clémence Cossic

Toujours à la recherche de son prochain trek, bivouac, trail, voyage à vélo ou stage de kitesurf, Clémence est responsable marketing et HardGuide chez Hardloop depuis 2017. Du GR20 au Tour du Beaufortain, en passant par des treks en Colombie, elle aime tester de nouvelles pratiques et du nouveau matériel en partant de zéro. De belles galères, elle en a connu - et elle vous les évitera sûrement !

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