Sillonner les endroits les plus reculés du monde à bord d’un voilier : c’est le pari fou que s’est lancé Erwan Le Lann il y a 6 ans déjà, à travers le projet Maewan. Un projet toujours d’actualité, puisque le capitaine n’a pas cessé de naviguer depuis, et surtout florissant, puisque l'équipage s'est consolidé avec l'arrivée de la co-équipière Marion Courtois il y a 3 ans, désormais co-leader de l'expédition. Grâce à cette union, le projet s'est même transformé en association, dont Marion est devenue présidente. Le principe : accueillir le temps d'une expédition des sportifs qui viennent réaliser leurs projets personnels. En parallèle, chaque escale s'agrémente d'actions environnementales et/ou éducatives, transformant ainsi le Maewan IV en véritable laboratoire nomade. Entre actions citoyennes, projets sportifs fous et réflexions sur la position de l'homme face à son environnement, le capitaine du navire Erwan Le Lann et sa co-leader Marion Courtois viennent nous livrer les récits de cette incroyable aventure humaine.
Bonjour Erwan et Marion, nous sommes ravis de vous accueillir pour cette interview. Pourriez-vous nous faire une rapide présentation de votre parcours ?
Erwan : Je m’appelle Erwan Le Lann, je suis à la base guide de haute montagne, mais depuis six ans maintenant, je fais le tour du monde à la voile, pour découvrir les endroits les plus isolés de la Terre. J'ai décidé de parcourir cette planète dont on entend beaucoup parler sur les réseaux sociaux et sur internet, mais dont on ne sait, finalement, pas grand chose.
Marion : Pour ma part, je suis Marion Courtois et j’ai 37 ans. J’ai travaillé quinze ans comme directrice de programmes humanitaires, principalement dans des zones de conflit. J’ai embarqué dans l’aventure Maewan il y a trois ans, afin de mettre en place les programmes éducatifs et environnementaux de l’association.
Justement, pourriez-vous nous expliquer le concept de l’association Maewan ?
Erwan : Avant même d'aborder le concept, j'aimerais expliquer l'origine du nom du bateau sur lequel nous naviguons, le Maewan IV. Maewan est le nom que mon père, d’origine bretonne, avait donné à sa barque de pêche. C’est en fait un mélange entre le nom de ma sœur, qui s’appelle Maëlle, et le mien.
Concernant le projet, sa genèse provient de différentes volontés de ma part. Ma première envie était, tout d'abord, de découvrir tous les océans qui recouvrent notre planète. Ensuite, je souhaitais voyager lentement, pour prendre le temps de comprendre les personnes et le contexte dans lequel on les rencontre. Enfin, ma dernière motivation, c’était de voyager en s’adaptant aux différents climats et à leurs contraintes. Concrètement, l’idée du Maewan IV est d’être une plateforme itinérante qui accueille des équipages au fur et à mesure de son chemin, pour que chacun d’entre eux réalise son projet particulier, aussi fou soit-il. En plus des projets personnels, chaque expédition s'accompagne d'actions éducatives et de protection environnementale.
Tu étais pourtant à l’origine un spécialiste de la haute montagne… bien plus que des océans ! Qu’est-ce qui a provoqué cette transition ?
Erwan : Comme mon nom le laisse deviner, j’ai des origines bretonnes, même si j’ai effectivement grandi en montagne. Mon père étant breton, j’ai donc passé beaucoup de temps au bord de la mer, dans la maison familiale, à observer l’océan en me demandant ce qui se trouvait derrière la ligne d’horizon. Après avoir parcouru de nombreuses montagnes grâce à mon métier de guide, et réalisé plusieurs expéditions aux quatre coins du monde, j’ai eu envie de découvrir les mers et les océans. Entre le moment où j’en ai eu envie et celui où je suis réellement parti, il s’est quand même passé dix années. Dix ans de préparation, d’adaptation, d’apprentissage et de prévisions de ce à quoi allait ressembler cette nouvelle aventure.
Comment t’y es-tu pris pour préparer une telle expédition ?
Erwan : Avant même de lancer officiellement ce projet, j’ai d’abord eu toute une phase de réflexion : quel était l'intérêt de partir dans un tel voyage, que fallait-il que j’apprenne pour appréhender cette expédition ? J’ai d’abord commencé par mettre de l’argent de côté, parce que ce n’est pas donné de s’acheter un tel bateau. Comme je voulais être sûr de pouvoir partir sans contrainte, je ne voulais pas que des partenaires m’aident pour cet achat. Ensuite, j’ai pris toutes les opportunités qui s’offraient à moi pour naviguer avec des personnes plus expérimentées, dans le but de comprendre ce que c’était de naviguer et de gérer un bateau de cette envergure. Les dernières années avant mon départ, je me suis entraîné sur un dériveur qui mesurait six mètres de long, en me disant que si j'apprenais à naviguer sur un petit modèle, je serai plus serein lorsque je naviguerai sur le Maewan IV, qui fait plus d’une dizaine de mètres de long.
Concrètement, comment avez-vous eu le pied marin, tous les deux, alors que vous n’aviez jamais mis les pieds sur un bateau d’expédition, avant cette aventure ?
Erwan : J’avais, depuis longtemps, de toutes petites bases en navigation, mais je n’étais vraiment pas un marin assez expérimenté pour entreprendre un aussi long voyage. En revanche, à chaque fois que nous composons des équipages pour une expédition avec le Maewan IV, nous choisissons parmi les 5 ou 6 invités des marins compétents. Nous faisons en sorte que chacun soit doté de compétences complémentaires à celles des autres. Quelques marins très talentueux nous ont accompagnés dans cette aventure, comme par exemple des participants au Vendée Globe. J’ai beaucoup appris aux côtés de ces personnes-là, qui ont toutes vécu des expériences incroyables. J’ai tout appris dans le vif du sujet, en partant directement à l’aventure.
Marion : De mon côté, j’avais encore moins d’expérience en mer qu’Erwan. On peut même dire que je n’en avais presque aucune. Avant de partir, je suis tout de même partie en mer quelques jours avec une copine qui était monitrice de voile, donc je savais que je n’avais pas le mal de mer. Ensuite, j’ai tout appris sur le Maewan IV. J’ai rejoint l’expédition quand ils étaient au Japon, et j’ai donc fait mes premières armes dans le Pacifique. Je suis d’ailleurs toujours en train de les faire ! Dans la navigation, il y a de quoi apprendre tous les jours et on n’arrête jamais de s’améliorer.
J’avais toujours été intéressée par la voile, et c’est un sport qui m’a beaucoup touchée dès les premiers instants. Ce qui m’a beaucoup aidée, je crois, c’est que je n’ai pas peur du milieu marin. Quand je suis arrivée sur le voilier, j’ai tout de suite trouvé cet environnement très sécurisant. Comme je sortais d’une vie dans laquelle j’avais vécu dans différentes zones de conflits dans le monde, le bateau a été pour moi une bulle de confort et de sécurité.
Erwan : C’est un peu la même situation pour moi. En tant qu’ancien guide de haute montagne, j’ai eu l’habitude de gérer les éléments et l’inconfort dans des situations parfois très compliquées. Le transfert pour devenir marin n’a finalement pas été trop difficile, puisque j’ai seulement dû m'accommoder au maniement du bateau. La gestion de l’inconfort, de la fatigue et du froid m’étaient déjà familières.
Justement Erwan, ton expérience en tant que guide de haute montagne t’a-t-elle aidé à gérer les dangers quotidiens auxquels la mer nous confronte ?
Erwan : Complètement ! Une fois que l’on sait vivre en extérieur, il est beaucoup plus facile de savoir appréhender les éléments. Que ce soit en montagne ou en mer, il faut anticiper et observer la nature. Il y a une chose, en tant que montagnard, qui m’a beaucoup aidé dans ma pratique de la navigation, c’est de savoir comment sont formés les reliefs. Dans les Fjords par exemple, grâce à ma connaissance des montagnes, lorsque j’aperçois un relief hors de l’eau, j’arrive à imaginer quel volume il peut avoir sous l’eau.
À quoi ressemblait la première expédition à bord du Maewan IV ?
Erwan : Le projet a démarré en février 2015, avec comme première destination l’Islande. Ce choix paraissait complètement illogique pour beaucoup de connaisseurs, parce que naviguer dans l’Atlantique Nord en hiver est fortement déconseillé. Beaucoup de gens ont essayé de nous en dissuader, voire de nous interdire de nous y rendre, car c’était beaucoup trop dangereux. Mais comme notre objectif était de faire de l’escalade sur glace en Islande, il fallait que l’on arrive assez tôt dans la saison printanière pour que la chaleur ne détruise pas les cascades de glace. Quatre invités m'accompagnaient à ce moment-là sur le navire : Jeanne Gregoire, Lionel Daudet, Guillaume Vallot et Aymeric Clouet. Des tempêtes incroyables dans l’Atlantique Nord ont eu lieu cette année-là. Arrivés en Islande, nous étions le seul bateau de plaisance à accoster. Les gardes-côtes nous surveillaient en permanence. Ils n’avaient que ça à faire, puisque nous étions les seuls à naviguer dans les eaux islandaises à cette période. Avec du recul, on peut dire que la première expédition avec le Maewan IV s’est déroulée dans des conditions assez extrêmes.
Les autres expéditions qui ont suivi ont-elles été aussi compliquées ?
Erwan : Il faut savoir que, avant même de partir, je me suis demandé si voyager en bateau était une aventure qui allait réellement me plaire à long terme. Je me suis alors dit que j’allais commencer par la destination la plus difficile, de manière à ne pas me rendre compte que je n’aime pas naviguer au beau milieu du Pacifique, lorsque je serai beaucoup trop loin pour m’échapper du bateau. Nous avons donc commencé par l’Islande. Manque de bol : ce sont les tempêtes, le froid, l’inconfort et l’incertitude qui m’ont le plus séduits dans la navigation. Je suis tombé complètement amoureux des tempêtes et des difficultés qu’on rencontre lorsque l’on vit à bord !
Après l’escalade sur glace en Islande, on a pris la direction du Groenland pour faire du ski freeride. Là aussi, c’était très tôt dans la saison, puisque nous sommes arrivés en avril. Les conditions météo étaient tellement compliquées que les réservoirs du bateau ont gelé à cause du froid. Ils sont restés de glace pendant deux mois et demi. On a vécu à bord de ce bateau, avec une température oscillant entre -5°C et 5°C pendant un petit peu plus de sept mois, entre l’Islande et le Groenland. Quand l’été a commencé à s’installer, on est remontés plus au Nord pour faire de l’alpinisme et de l’escalade. On a continué notre trajet vers le la pointe de l'Amérique du Nord dans le but d’atteindre un passage très proche du Pôle Nord : le Passage du Nord Ouest. C’est un passage qui s’ouvre petit à petit dans la glace mais qui reste encore très incertain. Peu de monde passe à cet endroit. Nous étions la 278ème embarcation, tous types confondus, à emprunter ce passage pour arriver sur le détroit de Béring. D’ici, on est partis vers le Kamtchatka, la péninsule tout à l’Est de la Russie. On a ensuite fait une demande pour nous rendre sur les îles Kouriles, un archipel volcanique situé entre le Kamchatka et le Japon. On était les premiers à le faire. On est restés dans cette région pendant deux ans et demi, dans le but de découvrir toute cette partie du Pacifique.
Cette stratégie, de commencer par l’étape la plus compliquée pour ne plus avoir peur des difficultés, a-t-elle fonctionné ?
Erwan : Alors oui, on peut dire que ça a marché. Par contre, on s’est rapidement rendus compte qu’il y avait un inconvénient avec cette technique : dès que le bateau rejoint des conditions plus calmes, on s’ennuie très vite ! (Rires)
Lors de cette première expédition en bateau, le projet de l’association Maewan existait-il déjà ?
Erwan : Non, on est partis de France avec un simple projet de découverte et d’aventures sportives... et on est revenus avec une association ! Je ne voulais surtout pas partir avec un projet préconçu, sans même savoir ce que nous allions vivre durant nos expéditions. Je voulais me laisser le temps de comprendre les enjeux d’un voyage en bateau, avant d’y accoler un projet associatif. Au bout de plusieurs mois à bord, j’ai compris que ce voyage avait un gros potentiel mais je ne savais pas du tout quoi en faire. C’est comme ça que Marion est arrivée dans l’aventure. Je me suis tourné vers son expertise pour créer ce projet associatif.
Marion : Quand Erwan m’a contactée, j’ai tout de suite été séduite par le fait qu’il soit parti sans avoir de projet prédéfini, justement. Après avoir travaillé 15 ans dans l’humanitaire, je me suis rendue compte que les occidentaux pensent souvent pouvoir trouver des solutions aux problèmes de certaines régions du monde sans ne jamais y avoir mis les pieds. À mon avis, les solutions humanitaires découlent de l’échange et de la découverte de l’autre, c’est pour ça que la démarche d’Erwan m’a plu. Je lui ai donc répondu que j’étais partante pour ce projet, mais qu’il fallait que je les rejoigne sur le bateau pour comprendre en globalité le potentiel de ces expéditions. C’est comme ça que j’ai embarqué sur le Maewan IV au Japon !
J’ai trouvé dans ce bateau un fabuleux outil pour rassembler des personnes provenant de milieux complètement différents, que ce soit d’un point de vue culturel, social ou économique. C’est pour moi une grande richesse. C’est à partir de ces échanges à bord du bateau que nous avons commencé à décliner ensemble les différents programmes de Maewan. Aujourd’hui, nous sommes donc une association qui travaille essentiellement sur la sensibilisation environnementale, l’éducation et l’accompagnement des territoires dans leurs stratégies de développement durable.
Le concept de Maewan consiste à changer d’équipage à chaque nouvelle expédition. Pourquoi un tel choix de changements constants ?
Erwan : Parce qu’on ne les supporte pas longtemps, les gens ! (Rires)
Marion : Pour ne pas les mettre à l’eau ! (Rires)
Erwan : Pour répondre plus sérieusement, il y a une vraie explication à ça. Quand j’ai appris à communiquer et à produire du contenu pour les médias, j’ai compris qu’un large réseau de sportifs pouvait être utile. Je voulais faire profiter des apprentissages qu’offrent de telles aventures avec le plus grand nombre. Et puis, c’est déjà compliqué d’arriver à composer avec les emplois du temps de tout le monde pour partir deux ou trois mois, alors on n’imagine pas si on avait voulu garder le même équipage depuis cinq ans !
Marion : Ce qui est très important pour nous, c’est que nous demandons une participation totale de nos invités à bord. Sur leurs six semaines de présence sur le bateau, ils s'engagent à participer au moins une semaine à la pratique de la navigation. Généralement, nous organisons nos expéditions de sorte à ce qu’il y ait deux ou trois semaines consacrées aux exploits sportifs, ensuite nos invités s’engagent pendant deux semaines à un projet environnemental ou éducatif sur place. L’avantage de changer d’équipage avec une telle organisation, c’est de se retrouver à chaque fois avec de nouvelles compétences, qui sont souvent complémentaires à celles d’avant.
À votre avis, qu’est-ce que Maewan apporte à ces sportifs qui vous rejoignent le temps d’une aventure ?
Erwan : Nous leur apportons surtout de la déconnexion. Il est devenu très rare de se retrouver isolé aussi longtemps, sans avoir de possibilité de revenir à la civilisation. Plus aucune communication n’est possible, exceptée celle que l’on a à bord. Même si le bateau est équipé d’une connexion satellite pour nous permettre d’envoyer quelques e-mails, nous ne l’utilisons que très peu, et seulement lorsqu’on en a besoin pour la gestion du bateau ou de l’association. Il n’est pas du tout possible pour nous de converser avec nos proches tout au long de l’expédition. De vivre à ce point dans le moment présent, coupé de toutes distractions extérieures, déclenche souvent des réflexions personnelles chez nos invités. Je pense que ce qu’on leur apporte, c’est ce temps où ils réapprennent à vivre au jour le jour, à se recentrer sur des choses aussi simples que de manger, dormir et se déplacer.
Marion : On leur apprend aussi à trouver les ressources qui sont indispensables à la vie sur un bateau.
Erwan : C’est justement l’un des constats que l’on a fait en navigant, qui nous a motivé à créer cette association Maewan. Lorsque l’on est sur un bateau, isolé dans un milieu naturel, on se retrouve dans une mini Terre qui a ses propres ressources naturelles limitées. On reprend conscience de la valeur de ces ressources, qui pourraient nous paraître banales dans nos mondes occidentaux. Rien qu’une goutte d’eau représente beaucoup de valeur sur un bateau ! Quand tu connais tous les efforts qu’il a fallu mettre en place pour avoir un accès direct d’eau potable à disposition, tu fais très attention à ne pas la gaspiller. Il faut chercher un endroit pour poser le bateau, poser l’ancre, sortir l’annexe, la gonfler, installer le moteur dessus, débarquer sur la terre ferme avec les bidons, les remplir d’eau potable, les porter jusqu’à l’annexe, retourner au bateau, transporter les bidons dans le bateau… pour finalement remplir à nouveau les réservoirs d’eau !
Marion : Et puis j’ajouterais qu’avec le développement de nos actions éducatives et environnementales, on leur offre des formations. On construit de beaux projets ensemble. Notre but est de les accompagner dans le rôle qu’ils vont jouer en tant qu’ambassadeurs, en tant qu’intervenants face à divers publics. On a tout un processus d’accompagnement et de réflexion sur leur pouvoir d’engagement en tant qu’athlètes.
Certains sportifs essaient de jouer de leur influence pour initier leur audience vers une transition verte. Pensez-vous que, dans le monde de l’outdoor, il reste encore beaucoup d’efforts à faire en matière d’écologie ?
Erwan : Je pense qu’il reste encore beaucoup à faire, oui ! Naturellement, en tant que sportifs de l’outdoor, on a envie de véhiculer des valeurs qui prônent le développement durable de manière générale. Ce qu’il faut se demander, c’est comment et pourquoi un sportif outdoor peut être porteur de ces valeurs ? S’il prend l’avion pour pratiquer son sport à l’autre bout du monde, il va être difficile pour lui d’être crédible pour prêcher la bonne parole. Dans nos sports en extérieur, nous sommes liés à cette problématique depuis longtemps et il est important de faire des efforts et de reprendre connexion avec l’environnement.
Marion : Porter des messages de communication sur une démarche éco-responsable et d’ouverture sociale, c’est important. Et tant mieux si, de se servir d’une audience, permet de sensibiliser le plus grand nombre. Mais cela ne reste qu’une première étape au changement, il faut également que ce message soit en cohérence avec un mode de vie. Je pense que tout le monde peut s’engager, mais qu’il faut apprendre à s’engager de la bonne manière. Il faut prendre le temps de s’imprégner petit à petit d’un sujet avant de le diffuser.
Quels conseils donneriez-vous aux sportifs, amateurs ou de haut niveau, pour qu’ils soient plus éco-responsables ?
Marion : Je pense que chacun à son niveau peut faire quelque chose. Par contre, il ne faut pas être trop ambitieux sinon on n'arrivera à rien. Je pense que la solution est d’adapter ses actions à ses moyens : ne pas laisser couler son robinet, faire attention à ses achats du quotidien, choisir du matériel qui dure dans le temps ...
Erwan : Exactement ! En tant que sportif, tu peux déjà choisir ton matériel en faisant en sorte qu’il soit le plus durable possible. En faisant simplement le choix de produits sportifs durables et réparables, on peut avoir un impact puissant à court terme sur l’écologie.
De nos jours, voyager à l’autre bout du monde pour pratiquer un sport n’est plus vraiment d’actualité : que pensez-vous de cette évolution ?
Erwan : Cette prise de conscience, c’est l’une des richesses du confinement. Comme on est un peu prisonniers de nos frontières françaises, on redécouvre ce territoire qui est juste incroyable en terme de diversité et de potentiel d’aventures. C’est pour cette raison que l’on a décidé de monter une expédition Maewan en France fin janvier. Le but est de découvrir le territoire juste à côté de chez nous et d’aller à la rencontre des écoles au fond de la Vallée de Chamonix, qui sont presque aussi isolées que certains villages du Pacifique.
Pour finir, quel serait votre meilleur conseil pour une aventurier en herbe ?
Erwan : Une aventure, ça part d’une envie particulière, et il ne faut pas se mettre de freins en se disant qu’on ne connaît pas un sport, une destination ou un moyen de transport, et donc, que c’est impossible de se lancer. L’aventure, c’est juste de faire un premier pas vers l’inconnu !
Marion : Le meilleur conseil que je puisse donner, c’est de prendre conscience de cette énergie dont on dispose avant de partir, qui est assez viscérale. Il faut essayer d’analyser pourquoi l’on veut partir et garder cette envie bien au chaud. Lorsque vous serez face à des difficultés pendant votre aventure, c’est cette envie qui vous aidera à tenir !
Merci, Erwan et Marion, pour cette interview ! À bientôt pour de nouvelles épopées à bord du Maewan IV !
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