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Maewan Alps for Good, à la rencontre des écoliers des fonds de vallée de montagne

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Maewan Alps For Good

Si le terme aventure évoque chez beaucoup un voyage lointain, l’équipe de baroudeurs du Maewan nous a prouvé en ce début d’année 2021 qu’il était possible de se sentir dépaysé… à deux pas de chez soi ! Au vu du contexte sanitaire, la fine équipe d’aventuriers a ainsi décidé d’opter pour une micro-aventure en plein cœur des Alpes. Le voilier de l’association étant bloqué au Chili en raison de la pandémie mondiale, ses passagers habituellement occupés à naviguer aux quatre coins du monde ont donc élu la micro-aventure en France comme nouveau terrain de jeu. Cette épopée était pour eux une manière de pallier à leur manque de challenge et d’aventure, tout en poursuivant la mission première de l’association, à savoir sensibiliser les plus jeunes aux problématiques environnementales et les aider à en devenir les acteurs de demain. Le principe du projet Maewan Alps for Good : se rendre dans 7 villages, et ainsi intervenir dans 7 écoles des Alpes, en se déplaçant uniquement à l’aide de moyens de locomotion durables. Ski, vélo, base jump…, l’équipe du Maewan n’a pas manqué d’idées et de ressources pour réaliser ce projet. Fraîchement descendus des montagnes, le capitaine du navire Erwan Le Lann et sa co-leader Marion Courtois sont venus nous livrer les moments marquants de ce projet audacieux. Entre météo capricieuse et rencontres émouvantes, cette micro-aventure au cœur des Alpes a marqué les esprits ! 

Bonjour Marion, Erwan, pourriez-vous commencer par nous expliquer le projet Maewan Alps for Good ? Quel en est l’objectif et comment en avez-vous eu l’idée ? 

Erwan : Le projet est parti d’une expérience vraiment simple. Nous étions intervenus il y a quelques mois au sein de l’école de Flaine dans le cadre de notre travail avec l’association. Nous nous sommes alors rendus compte que nous étions les premiers intervenants extérieurs à venir visiter cette école, alors que Flaine est une station fréquentée par des dizaines de milliers de touristes chaque année lors de la saison hivernale. Malgré ce brassage, les enfants sont finalement un peu isolés dans leur fond de vallée. C’est ainsi qu’est née l’idée de monter un programme pédagogique avec l’école de Flaine et 7 autres écoles situées dans les fonds de vallée des Alpes.

Nous sommes ainsi volontairement partis de la ville de Cluses, située au cœur de la vallée mais dans une zone tout de même très urbanisée. Le but consistait par la suite à sortir de cette zone urbanisée, afin de rejoindre la montagne et traverser les différents obstacles naturels qui se dressaient devant nous pour atteindre les écoles des autres fonds de vallée. Une fois arrivés dans une école, nous partagions aux enfants le type d’environnement que nous venions de rencontrer.

Cette expédition a donc pris la forme d’un véritable programme d’éducation d’une durée de 15 jours, avec en ligne de mire les thématiques du développement durable.

Après 15 jours sur le terrain, quel est votre sentiment et votre retour sur cette expédition ?

Marion : Le sentiment principal qui se dégage est la satisfaction ! Les écoles ont vraiment joué le jeu et se sont engagées pleinement dans le projet. Nous sommes ravis d’avoir pu passer du temps dans chacune d'elles. Plus surprenant encore, nous avons eu énormément de retour de la part des parents. En rentrant le soir, les enfants avaient de nombreuses histoires à leur raconter, et beaucoup de parents nous remercient d’avoir mis des étoiles dans les yeux de leurs petits protégés. Nous ne nous y attendions pas du tout, c’est plutôt une très belle surprise !  

Nous avons également rencontré un retour très positif de la part des enseignants, qui ont pu noter l’implication croissante des enfants dans le projet au fur et à mesure de l’expédition.

Erwan : Un engagement d’ailleurs partagé par les sportifs qui nous ont accompagnés (une vingtaine au total sur l’expédition). Tous ont véritablement pris à cœur cette partie éducative et ont joué le jeu à fond. Ils n’hésitaient pas à partager et échanger avec les enfants, que ce soit pour leur présenter l’environnement que l’on venait de traverser ou pour leur faire part des problématiques environnementales sur lesquelles nous travaillons au quotidien.

Marion : Pour remettre les choses dans leur contexte, plus de 50 sportifs ont eu l’occasion de venir sur le bateau, et parmi eux, un pôle de 15-20 sportifs très engagés s’est formé au sein de l’association. Cette expérience leur a vraiment permis de passer un cap, et de maîtriser de mieux en mieux leurs interventions, en y prenant du plaisir. Au fur et à mesure des jours, il était même de plus en plus difficile de choisir qui allait intervenir le lendemain à l’école. J’ai malheureusement fait quelques déçus ! (rires)

Maewan Alps For Good

Comment vous êtes-vous préparés pour cette expédition si particulière ? 

Erwan : Pour le parcours, nous avons d’abord identifié le relief que nous voulions traverser, puis nous avons imaginé quel type de sport pouvait être utilisé afin de traverser ce relief.

Par exemple, pour la première étape au début de l’expédition, l’itinéraire partait du Reposoir, jusqu’aux Carroz d’Arâches. Nous sommes donc partis à pied de la vallée du Reposoir en direction de la tête de la Forclaz, la pointe d’Areu. À partir de là, nous avons posé une highline avec Nathan Paulin et Antony Newton qui nous accompagnaient. Ensuite, nous sommes descendus à skis jusqu’au chalet de Vormy, où l’on a bivouaqué et d’où nous sommes partis le lendemain matin pour redescendre dans la vallée, puis monter ensuite aux Carroz. Le matin, pour traverser la vallée, certains ont essayé le parapente mais cela n’a pas fonctionné à cause de la couche de nuages assez haute. Ils sont donc descendus à ski et on fait la liaison différemment. Un autre membre de l’expédition a sauté en Base Jump des Vuardes pour traverser la vallée. Le reste du groupe est descendu par une rampe assez raide à skis puis dans les bois.

Nous sommes ensuite arrivés dans la vallée où nous avons traversé la rivière de l’Arve en rafting pour arriver de l’autre côté de la vallée et trouver un chemin jusqu’aux Carroz. Une autre équipe a, quant à elle, opté pour de l’escalade sur glace sur le torrent de Magland jusqu’aux Carroz : les températures glaciales se prêtaient parfaitement à cette activité !

Cette première étape est typiquement le format que pouvait prendre une traversée entre 2 écoles en termes d’activités sportives. À chaque fois, nous avons imaginé avec les sportifs présents comment ils pouvaient s’exprimer et traverser l’environnement qui se présentait devant eux pour ensuite le partager aux enfants et faire le lien avec les thématiques de développement durable avec eux.

Marion : Nous avons donc cherché à construire une équipe la plus complémentaire possible face à la diversité des activités que nous devions réaliser, en exploitant les compétences de chacun, avec par exemple Nathan Paulin sur la highline, Antony Newton sur le Base Jump ou encore Mathieu Maynadier et Aymeric Clouet en cascade de glace.

Erwan : Lorsque l’on se lance dans une telle aventure, la préparation du matériel est également un aspect très important. Dans notre cas, cette sélection nous a facilement pris 15 jours. Nous savions que nous allions être confrontés à plein de situations différentes une fois dans la nature et il nous fallait, pour cela, trouver le matériel le plus adapté à nos différentes pratiques.

Et c’est sur ce point que je rejoins la société Hardloop, dans le choix de matériel proposé et la construction du site. C’est facile de se dire : Quelle activité je pratique ? Quels besoins  j’ai et ainsi trouver le produit adapté facilement. Cela fait partie de la préparation d’une expédition de bien choisir son matériel. Un matériel adapté à ce que l’on va faire.

Marion : Des adaptations, il y en aura toujours. Et justement c’est cette préparation qui permettra de s’adapter lorsque cela sera nécessaire afin de faire en sorte que l’aventure ne se transforme pas en véritable calvaire. Les vêtements ou le matériel font particulièrement la différence. Pour un itinéraire de ski de rando par exemple, cela ne s’improvise pas.

Erwan : Sans skis, cela ne fonctionne pas c’est sûr (rires).

Marion : Si on a du mauvais matériel, on ne vit pas l'aventure de la même manière.

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Comment avez-vous choisi ces villages et écoles ?

Erwan : L’idée était d’avoir un parcours à peu près autour de chez nous, dans les montagnes aux alentours des Carroz d’Arâches. Notre volonté était de partir d’une zone urbaine et nous sommes donc partis de Cluses, principale zone urbaine du secteur. Nous avions la réelle volonté d’aller au fond des vallées.

Marion : Nous voulions également arriver en Suisse afin de visiter et sensibiliser des écoles dans un autre pays. Le chemin s’est donc tracé très naturellement au fil des vallées et des écoles que nous voulions visiter.

Erwan : Nous sommes restés dans les mêmes montagnes du début jusqu’à la fin de l’expédition, mais chaque vallée et chaque pays dispose de ses caractéristiques et de ses histoires bien particulières qui ont contribué à rendre l’aventure vraiment intéressante. Nous avons, par exemple, appris que les paysans suisses venaient faire paître leurs troupeaux au-dessus de Sixt en France, car les alpages sont inaccessibles pour les paysans du côté français à cause de la topographie. Il y a donc des liens historiques entre les habitants de ce même lieu qu’il était amusant de découvrir. 

Combien étiez-vous pour organiser ce projet ?

Marion : Au total, une vingtaine de sportifs de haut niveau ont participé, qui allaient et venaient au fil de l’expédition selon les étapes et les sports pratiqués. Chaque jour, notre équipe comptait au moins 5 aventuriers, et 5 personnes pour le suivi de l'expédition (logistique, médias, communication). 

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L’association utilise habituellement le voilier comme mode de déplacement : comment vous êtes-vous adapté à cette forme d’expédition inédite ?

Erwan : Finalement, lorsque nous sommes sur le voilier, nous nous déplaçons de village en village en traversant les éléments naturels, et c’est exactement ce que nous avons fait ici en troquant le bateau pour d’autres activités sportives. L’idée de départ reste la même, nous l’avons simplement adaptée.

Marion : La différence qui s’est le plus fait ressentir tient surtout à l’aspect logistique. Sur le bateau, nous embarquons l’ensemble du matériel et de la nourriture à bord. Dans les Alpes, il fallait s’organiser avec l’équipage, trouver des lieux de bivouac, faire suivre le matériel…

Erwan : Nous avons en fait transformé le bateau en camion. Nous avions 2 vans mis à notre disposition par notre partenaire BlackSheep. Ils nous ont servi de camp de base itinérant, terrestre cette fois !

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Comment vous êtes-vous organisés afin de conserver un mode de déplacement durable entre les différentes étapes ?

Marion : Toutes les personnes se sont déplacées en mobilité douce au travers des différentes activités sportives. Par contre, 2 personnes de la logistique se déplaçaient grâce aux vans afin de transporter l’alimentation et le matériel sportif. Tout était centralisé dans les vans.

Erwan : Nous évitions ainsi les aller-retours inutiles et nous avions tout notre matériel à portée de main. Nous avons minimisé au maximum les déplacements non “doux”.

Pourquoi avoir choisi d’intervenir auprès d’écoliers ?

Marion : C’est une chose que l’on fait naturellement avec l’association Maewan. Nous avons un programme éducatif déjà en place, avec un programme pour les enfants de 8 à 13 ans tourné vers un accompagnement pour l'éco-citoyenneté, et un programme pour les 14-21 ans œuvrant pour l’insertion professionnelle.

La différence de cette intervention tient au fait que nous avons embarqué les enfants avec nous dans l’expédition. Bien qu’à distance, ils suivaient quotidiennement notre avancée !

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Les enfants que vous avez rencontrés avaient-ils déjà une sensibilité aux thématiques environnementales ?

Marion : Une sensibilité, c’est sûr. À partir du moment où l’on parle simplement et avec du bon sens, les enfants adhèrent complètement. C’est quelque chose de très naturel pour eux. C’est plus un accompagnement sur des connaissances et sur des bonnes pratiques que nous leur apportons. 

Quelles étaient les principales thématiques de développement durable abordées avec les écoliers ?

Marion : Nous avions 2 thématiques de développement durable par école, choisies préalablement par les enfants. Avec l’idée qu’à la fin de l’expédition, les enfants aient pu aborder les différentes thématiques du développement durable que sont l’eau, l’alimentation, les énergies, la biodiversité, les déchets, la santé, la solidarité et le climat. Le matin était réservé à la découverte de ces thématiques en fonction de leur territoire, et l’après-midi nous ouvrions sur l’ensemble des 8 thématiques grâce à l’expédition Maewan.

Erwan : En effet, ce sont les thématiques sur lesquelles nous travaillons de manière permanente durant nos expéditions avec le bateau. Tous les enfants ont une sensibilité de plus en plus développée au développement durable. Notre rôle est de concrétiser un peu leurs idées en leur proposant des actions qu’ils peuvent mettre en place pour qu’il y ait une suite concrète, et, mesurer les résultats obtenus d’ici la fin de l’année. Si les résultats sont bons, cela aboutit à l’obtention d’un écolabel pour leur école. 

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Quelles étaient leurs principales remarques, préoccupations, interrogations ou inquiétudes ?

Erwan : Le réchauffement climatique est un phénomène qui les a considérablement marqués. Ils ne savent pas totalement ce que cela implique mais ils savent que ce phénomène existe et qu’il a un réel impact.

Marion : C’est effectivement quelque chose de très fort pour eux. Ils n’arrivent pas forcément à verbaliser directement le climat, mais ils parlent de réchauffement climatique à la place. Ils sont déjà dans la pathologie au lieu de la physiologie.

Erwan : Les autres préoccupations principales concernent la pollution, les déchets, le tri… Que devient par exemple un déchet ? Nous insistons un peu sur cet aspect car c’est l’une des problématiques majeures que nous rencontrons au gré de nos voyages. La quantité de déchets dans les endroits les plus reculés du monde est vraiment colossale, il n’y a pas une plage du Pacifique sur laquelle nous ne retrouvons pas des déchets qui viennent de n’importe où dans le monde. 

Quelle est la remarque qui vous a le plus marqué ?

Marion : Il y en a beaucoup, mais nous avons eu une réflexion sur le fait qu’il faudrait inventer un “virus écologique”. On sentait une réelle préoccupation vis-à-vis de la situation sanitaire dans laquelle nous vivons actuellement, et eux l'ont adaptée à la planète. Cela m’a marquée.

Comment avez-vous sélectionné les sportifs qui vous ont accompagnés ?

Erwan : Nous n’aimons pas trop sélectionner en fait (rires). Une fois l’idée de l’expédition à peu près mûrie, nous l’avons partagée à l’ensemble des sportifs qui étaient passés sur le bateau, soit une cinquantaine de personnes. Ensuite, en fonction des retours et des étapes qui se sont affinées petit à petit, nous avons ouvert le projet à ceux qui étaient motivés pour venir participer, notamment des sportifs locaux.

C’est le cas par exemple de Christophe Gelati, guide de haute-montagne aux Carroz d’Arâches, ou Nico Falquet, un freerider qui a fait des images extraordinaires avec son frère à Salvan, en Suisse. Lise Billon également, guide de haute-montagne, ou encore Jerome Blanc-gras qui souhaitait voler en parapente.

Marion : Ce sont des personnes qui ne sont pas passées par le bateau mais c’était pour nous aussi un moyen de donner, peut-être, des idées pour la suite, et de leur mettre un pied à l’étrier (rires).

Erwan : Nous avons procédé de la même manière que lorsque nous débarquons quelque part avec le bateau : la première chose que nous faisons est d’aller nous présenter.

De la même façon, ici, lorsque nous sommes dans un territoire, nous essayons d’aller interagir avec les locaux. 

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Les conditions sanitaires ont empêché deux conférences d’avoir lieu. Si elles avaient pu se dérouler, quels auraient été les grands thèmes abordés ?

Erwan : C’est un format de conférence que nous avons pris l’habitude d’effectuer depuis un an environ. Ces conférences sont libres d’accès et nous racontons les 6 ans d’expédition avec des petits films qui font environ 4 minutes chacun. Nous avons un total de 8 films retraçant l’aventure dans son ensemble durant lesquels on aborde également des thématiques de développement durable rencontrées au cours du voyage.

Marion : Ces conférences sont vraiment une rencontre physique afin de permettre aux personnes de nous poser toutes les questions qui leur traversent l’esprit. Par exemple, quelle est la matière de la coque du bateau, ou que s’est-il passé sur telle étape. 

Avez-vous connu des moments de doutes durant ce projet ?

Erwan : Il y en a en permanence en fait (rires). Cet aspect fait partie intégrante du voyage. C’est un voyage exceptionnel, extraordinaire, avec un apprentissage continu incroyable, mais avec des difficultés permanentes sur le plan humain, matériel…, auxquelles s’ajoutent des conditions météorologiques difficiles, de la fatigue, de l’épuisement. C’est ce qui fait justement la richesse de chaque voyage.

Durant Alps for Good, la météo plus particulièrement nous a fait douter. Il a fallu que l’on remette à plat tout l’itinéraire que l’on avait prévu car il était trop dangereux de mettre un pied en montagne. Il a fallu éplucher précisément l’ensemble des possibilités pour nous rendre d’une école à une autre, analyser la dangerosité de chaque itinéraire jusqu’à trouver un itinéraire qui était très plat pour basculer en Suisse et rejoindre Finhaut à vélo grâce à un itinéraire de 47 kilomètres. C’est aussi ce qui nous motive dans ces projets qui ne sont jamais figés jusqu’au bout, ce qui est intéressant, c’est justement d’arriver à rebondir, se remotiver pour une autre idée, changer et s’adapter, pour trouver une solution au problème.

Marion : Et cela même avec les enfants. Enfin, enfants comme adultes (rires). Je trouve intéressant de se dire que nous avions prévu de la haute montagne mais qu’il y avait trop de risques. Cela ne veut pas dire que l’on abandonne, non, cela veut juste dire que nous envisageons le projet autrement. Au dernier moment nous avons dû trouver des vélos qui n’étaient pas prévus, et ainsi lâcher les skis. Nous avons mis un peu plus de temps pour traverser mais nous étions finalement à l’école à la date prévue, c’est le plus important.

Si vous deviez retenir 1 ou 2 temps forts de l’expédition, lesquels seraient-ils ?

Erwan : Pour moi, la traversée de la vallée de l’Arve a été l’épisode le plus marquant. C’était très intéressant et marrant de se dire que l’on allait traverser d’une rive à l’autre, et qu’au milieu, des obstacles construits par l’homme ou naturels devaient être évités. Cela nous a amenés à nous questionner : comment un animal ou quelqu’un qui ne veut pas suivre les voies “traditionnelles” fait-il ?

Traverser la rivière, l’autoroute, le train, les lotissements. Ce n’est pas inintéressant de s’apercevoir des obstacles que l’on a pu créer dans cet environnement. Ce sont également des types d’environnement que l’on a croisés de nombreuses fois avec le bateau, sauf que durant nos escales, nous explorons des vallées gigantesques totalement vierges de constructions humaines, livrées à la liberté animale et du coup nous n’avons plus l’habitude de traverser ces endroits civilisés et urbanisés.

Marion : Pour ma part, la notion de temps m’a particulièrement marquée. Nous avions un objectif, c’est-à-dire la sensibilisation dans une école, mais pour passer d’une école à une autre, il fallait à chaque fois peut-être 1, 2 ou 3 jours. Je trouve que cela redonne vraiment de la valeur au temps de déplacement sous forme d’activité humaine.

La seconde chose qui m’a marquée est l’implication de la communauté qui montait crescendo de jour en jour. J’ai vraiment senti une équipe d’enfants, d’enseignants, de parents, qui suivaient tous le projet avec des retours à chaque étape. Il y a eu une réelle émulation.

Et enfin, outre l’adaptation du circuit en raison de la météo, nous nous sommes également adaptés aux équipes. En effet, durant les derniers jours, nous avions prévu un ou 2 couloirs de pente raide assez engagés et finalement nous avons opté pour un circuit un peu moins engagé afin que l’ensemble de l’équipe puisse participer, et je trouve cela chouette de ne laisser personne sur le bord de la route, et d’aller à cet objectif tous ensemble. 

Maewan Alps For Good

Ce projet a été une véritable réussite, à tel point que vous en envisagez une seconde édition. Quelles en seraient les grandes lignes ?

Erwan : Explorer un autre massif, tout en gardant l’excellent fil conducteur de la sensibilisation en école ! Ce que nous aimons par-dessus tout, c’est nous déplacer pour aller rencontrer les gens et, entre les écoles, il y a un terrain qui peut être assez incroyable, ce qui ouvre un champ des possibilités très large.

La prochaine étape quelque peu similaire à celle-ci va se dérouler cet automne. Nous revenons en France avec le bateau Maewan, après 7 ans de tour du monde, à son point de départ à L’Aber Wrac’h. On souhaiterait rentrer de L’Aber Wrac’h en Bretagne, jusqu’à chez nous aux Carroz D'Arâches, à travers les montagnes, en utilisant uniquement une mobilité douce. Tout cela, bien sûr, en profitant de notre périple pour visiter des écoles sur notre chemin.

Ce projet a recueilli de nombreux retours positifs, que ce soit de la part d’écoles ou des parents : cela vous conforte-t-il dans votre démarche ?

Erwan : Complètement oui, et même la presse qui avait répondu présente et adhéré au concept. C’est une action qui s’est passée chez nous, à la maison, mais qui permet d’illustrer ce que l’on fait depuis 6 ans avec le bateau à l’autre bout du monde, c’est-à-dire d’aller voir des populations un peu isolées et de partager avec eux à propos de l’environnement pour ensuite ramener ces trouvailles et les partager à d’autres. Le but est que les bonnes pratiques, en tout cas les pratiques durables, puissent être développées.

Quels sont maintenant les futurs projets de l’association ?

Marion : En touchant du bois, nous espérons rejoindre le bateau et passer 2 mois en Patagonie afin de mettre en place des activités éducatives pour les 8-13 ans en accompagnement à l’éco-citoyenneté et pour les 14-21 ans en insertion professionnelle pendant 2 à 3 semaines. Ensuite, on souhaite faire le tour de l’île de Navarino. Il y aura Fabienne D’Ortoli avec nous, elle essaiera de naviguer autour du Cap Horn en kitesurf.

Suite à cela, nous remonterons petit à petit jusqu’à Punta Arenas afin d’y tourner un documentaire. Nous serons pour cela accompagnés d’un scientifique afin de mesurer les conséquences de l’élevage intensif de saumon dans les fjords. Nous rejoindrons enfin les Malouines avec une équipe de surfeurs pour remonter progressivement vers le Brésil et préparer notre retour à l’automne. 

Nous avons également entendu parler d’un projet au Brésil ?

Marion : Au Brésil, nous aurons une première étape à Rio. On travaillera vraiment sur de l’insertion professionnelle avec 3 associations qui œuvrent pour la protection de l’enfance dans les favelas. Par la suite, on aimerait remonter le fleuve avec le bateau au niveau de l’Amazone et tourner un documentaire sur le Brésil comme poumon de la Terre avec toute la problématique du réchauffement climatique, de la biodiversité et de la déforestation. Ce sera plutôt un parcours multi-sports pour s’adapter au relief. On aimerait avoir différents profils de sportifs : un plutôt terrestre, un autre plutôt aquatique, et un dernier plus aérien.

Merci beaucoup Erwan et Marion pour cette interview ! À bientôt pour la suite des aventures !

 

Crédits photos (dans l'odre d'apparition) : (1,2,8,9,10,11)©Mattieu Klitting - (3,4,6,7)©Maewan - (5)©Pascal Tournaire

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