Les dangers du chalutage de fond ou comment Patagonia se mobilise pour les océans

Savez-vous réellement ce qui se passe sous la mer ? La plupart des gens l'ignorent. Notre planète est couverte à 70 % par l'eau, nos océans et nos mers sont essentiels au bon fonctionnement de nos écosystèmes. Pourtant, nous sommes témoins de la présence de déchets ou de pollution. L'être humain traite trop souvent la mer avec mépris, négligeant son importance vitale pour notre survie. Dans les années 70, les océans étaient peuplés d'une bien plus grande diversité d'espèces de poissons.

Le chalutage de fond, pratique de pêche commerciale, qui consiste à traîner un chalut sur le fond marin, a eu des conséquences dévastatrices sur les océans et les espèces qui y résident. Il provoque des dommages irréversibles sur les écosystèmes marins, nuit à l'industrie de la pêche artisanale, et contribue à l'aggravation de la crise climatique.

À l'occasion de la Journée Mondiale de l'Environnement, la marque Patagonia, connue pour son engagement en faveur de l'environnement, lançait sa campagne mondiale axée sur la protection et la restauration des géants bleus : les océans.

Dans cette nouvelle campagne, Patagonia nous encourage à mettre un terme à cette pratique destructrice et à signer une pétition pour interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées et les zones côtières . Accompagnée d’une série de 4 documentaires réalisés par Arthur Neumeier, cette campagne met en lumière les nouveaux modèles porteurs d’espoir. 

« Mettre fin au chalutage de fond », la nouvelle campagne Patagonia

Selon un rapport de l’Ifremer, le chalutage de fond en 2021, représentait 36 % du volume et 47 % de la valeur totale de la production française. Le chalutage de fond dégrade les fonds marins, et a un impact sur la biodiversité marine, en plus d’être une méthode polluante. Ce n'est qu'à la fin du début de l'année 2023 que la Commission Européenne a exprimé sa volonté d'interdire la pratique du chalutage de fond d'ici à 2030 dans les zones protégées. Une aberration lorsque l'on sait que les mers absorbent environ 25 % de nos émissions de carbone, fournissent plus de la moitié de l'oxygène que nous respirons, abritent une biodiversité abondante et génèrent une énergie renouvelable qui pourrait mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles. Qu’attendons-nous pour nous mobiliser ? 

Qu’est-ce que le chalutage de fond ?

Rappelons pour commencer rapidement ce qu'est le chalutage de fond, pour ceux qui ne connaissent pas bien cette pratique. Le chalutage de fond est une méthode de pêche commerciale qui consiste à traîner un chalut sur le fond marin, souvent à des profondeurs de plus de 800 mètres. Cette méthode est considérée comme destructrice et non sélective, car elle capture tout ce qui se trouve sur la trajectoire du filet. Cette pratique entraîne la dégradation des fonds marins, nuit à la pêche artisanale et aggrave la crise climatique.

Peut-on pêcher durablement ? 

La pêche telle qu'elle est pratiquée actuellement ne tient pas compte de la durabilité ni de la préservation des espèces. C'est une course effrénée vers la destruction. Nos réserves de poissons s'amenuisent rapidement, et bon nombre d'entre elles ont déjà été épuisées. Mais qu'avons-nous accompli jusqu'à présent ? Qu'attendons-nous pour agir ? Comme le montre cette campagne, il est impératif que nous changions notre approche, non seulement pour préserver notre planète, mais aussi pour assurer notre propre avenir. 

La science nous offre des solutions pour restaurer les stocks de poissons et gérer de manière durable nos écosystèmes marins. Il est de notre devoir de nous engager dans cette démarche pour garantir notre futur. 

Les herbiers marins : les poumons de la terre 

Les herbiers marins remplissent une double fonction cruciale : ils filtrent l'eau et séquestrent le carbone. Ces plantes sous-marines sont uniques en leur genre, étant les seules à produire des fleurs dans l'océan. Les particules en suspension flottant dans l'eau, sont capturées par les herbiers marins et retombent dans leur système racinaire. Les herbiers marins sont des puits de carbone qui, en l'absence de perturbations, emprisonnent le carbone pendant des millénaires. Ils servent également de zones de reproduction et de fécondation pour de nombreuses espèces de poissons. Ces écosystèmes foisonnent de vie, il est impératif de les protéger.

À la découverte des nouveaux modèles pour nos océans

Pour faire prendre conscience de l'importance des fonds marins, Patagonia raconte à travers 4 documentaires l'histoire poignante de Paolo, Raquel, Câr y Môr et Dany qui œuvrent pour la préservation des océans et des herbiers marins. 

Paolo, porteur de l’écovention pour restaurer les fonds marins

Il y a plus de 30 ans, la côte Télamon, dans le sud de la Toscane, était un paradis marin. Les eaux de cette région abritaient des espèces protégées. Les générations se succédaient, transmettant l'amour de la pêche de père en fils.

L'histoire de Paolo, un pêcheur local, a commencé il y a plus de trois décennies. Les chalutiers, avec leurs filets dévastateurs, perturbaient l'équilibre fragile des fonds marins et rejetaient d'énormes quantités de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, contribuant ainsi au changement climatique.

Pour combattre cette pratique destructrice, Paolo s'est associé à des centaines de pêcheurs et à des organisations environnementales telles que Greenpeace et WWF. Avec l'aide de la Direction régionale de la Toscane, Paolo a réussi à faire installer des blocs de béton, pour piéger et déchirer les filets des fonds marins. Mais ce ne fut pas suffisant, et les aides furent stoppées. Paolo a alors décidé de faire appel aux touristes pour financer ces blocs de béton. Grâce à cette action, le chalutage illégal a été réduit de 90 % dans la zone.

Puis, une idée a émergé : remplacer ces blocs par des sculptures artistiques de dix tonnes, créant ainsi des écoventions pour interpeller le public. Paolo voulait se servir de l'art pour lutter contre la crise écologique.

De nombreux artistes ont rejoint cette initiative, offrant leur talent pour créer ces sculptures. Leurs œuvres ont transformé la baie en un sanctuaire et musée sous-marin. Les chalutiers ont été chassés, les herbiers marins ont pu se reconstruire et les bancs de poissons sont revenus. 

Raquel, reforester l’océan et protéger la biodiversité

L'histoire de Raquel, biologiste marine et cofondatrice d'Ocean Alive, une ONG portugaise, est une histoire de passion pour la mer et la préservation de la biodiversité marine. L'ONG s'engage dans des programmes éducatifs, de sensibilisation, scientifiques et politiques pour protéger nos fonds marins.

Dans ce film, Raquel nous explique que les herbiers marins sont de véritables trésors. Les herbiers marins ont une plus grande capacité à piéger du carbone que celle des forêts terrestres, jusqu’à 30 fois plus importante. Si les plantes sont arrachées ou détruites, tout le dioxyde de carbone qu’elles ont capturé retourne dans le système.

Le film met en lumière des pêcheuses locales comme Sandra, qui expliquent comment les herbiers sont des nurseries pour la faune marine, tout en contribuant à la purification de l'eau. « Les poissons se nourrissent, grandissent et se reproduisent dans ces zones » - Sandra. Avec l'aide de l'ONG, elle a appris que les herbiers marins capturaient le CO2, produisaient de l'oxygène, ou encore filtraient l'eau.

L'ONG cartographie ces zones cruciales, développe des projets de restauration et s'efforce de protéger ces habitats précieux contre les impacts de la pêche intensive et des ports.

Les pratiques destructrices telles que le chalutage dégradent les écosystèmes marins et relâchent le carbone capturé. La pêche sélective est proposée comme une alternative. Cependant, la qualité de l'eau est un autre défi majeur. « Plus d'un tiers des herbiers marins ont disparu, aujourd'hui nous ne pouvons plus en perdre un seul. » - Raquel.

Le message du film est clair : nous avons la responsabilité de lutter contre ces pratiques nuisibles et de protéger notre planète.

Les pêcheurs sont les gardiens de la mer, mais nous, en tant que concitoyens, nous avons le devoir de lutter à notre échelle contre le chalutage de fond et la pêche intensive. Nous n'avons qu'une seule planète, il faut en prendre soin.

Câr y Môr et sa ferme marine 

Câr y Môr est une ferme marine pionnière, étendue sur 3 hectares, produisant des algues et des fruits de mer en suivant les principes de la permaculture.

Au cours des dernières décennies, les pêcheurs ont observé une réduction significative des populations de poissons. Le chalutage de fond perturbe les fonds marins, capturant tout sur son passage.

Les fermes marines offrent une solution pour lutter contre le changement climatique et pour produire une alimentation durable. Les algues, les moules et les huîtres contribuent à compenser les émissions de CO2 et à purifier l'eau en absorbant les nutriments en excès. Cette méthode de culture, respectueuse de l'environnement, n'utilise ni terre, ni eau douce, ni pesticides ni engrais, se reposant uniquement sur notre précieux océan.

Ces fermes marines influencent également l'industrie alimentaire et agroalimentaire. On produit des biostimulants ou encore des bioplastiques à partir des algues. Cette culture se révèle extrêmement polyvalente, ayant un impact considérable sur notre planète, bien au-delà de nos attentes. Les fermes favorisent la vie marine, les poissons peuvent venir se nourrir, se reproduire et se protéger.

Le projet Câr y Môr rassemble plus de 150 personnes, dont des membres, des bénévoles et des investisseurs. Les opportunités liées aux algues sont vastes, allant des bioplastiques à la bière, aux cosmétiques et à l'alimentation. Câr y Môr incarne une vision d'avenir, exploitant les richesses de l'océan de manière durable pour le bien de la planète et de l'humanité. 

Danny, restaurer l’habitat marin sur la côte ouest de l’Écosse

L'histoire de Danny Renton et de l'association Seawilding est une quête pour restaurer l'habitat marin et corriger les erreurs du passé. Depuis qu’il est enfant, Danny passe chaque été sur l'île de Tyree. Autrefois, la côte ouest de l'Écosse était l'une des pêcheries les plus riches du monde, mais aujourd'hui, les ressources marines sont épuisées. 
Résultat d’une mauvaise gestion de la pêche, avec des pratiques destructives comme le chalutage de fond qui détruit les fonds marins pour les Saint-Jacques, anéantissant toute la vie marine sur son passage.

Seawilding ne se contente pas de mener des campagnes, mais s'engage à stopper ces pratiques destructrices. L'association se penche sur la restauration des herbiers marins, qui étaient autrefois une part essentielle de l'écosystème britannique. Ils ont déjà réussi à planter un quart d'hectares d'herbiers marins. 
La boue marine, habitée par les langoustines, emprisonne plus de carbone que toutes les tourbières, forêts et sols terrestres d'Écosse réunis. Cela souligne l'importance cruciale de protéger ces habitats marins.

Grâce à cette campagne, Patagonia met en lumière tous ceux qui, comme eux, s'efforcent quotidiennement de provoquer des changements. Et fidèle à sa philosophie, la marque ne se contente pas de sensibiliser à cette cause qui lui est chère, elle va encore plus loin. Elle a créé une pétition à l’intention de nos dirigeants européens pour interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées et les zones côtières.

Vous savez désormais tout sur l'engagement de Patagonia contre le chalutage de fond. Vous désirez adopter une consommation plus responsable et changer vos habitudes de consommation ? N'hésitez pas à contacter notre équipe via notre Centre d'aide ! Nous serons ravis de vous guider dans le choix de nos nombreux produits respectueux de l'environnement ou de vous orienter parmi les différents labels écologiques disponibles.

Crédit photos : ©Patagonia